TÉMOIGNAGE. Journaliste tué en Ukraine : pour sa famille, Arman " était l’humanité à lui tout seul "
Rennes, quartier populaire de Maurepas. Un appartement aux murs tapissés de photos de trois enfants. Oksana Soldin, 58 ans, regarde avec affection les chaussures de bébé de son fils Arman. Âgé de 32 ans, le journaliste-coordinateur vidéo de l’AFP en Ukraine, a perdu la vie mardi après-midi dans une frappe de roquettes russes près de la ville de Bakhmout, l’épicentre des combats dans l’est de ce pays.
« C’est totalement irréel. Le temps passe, je le vois vivant. Il est partout. Comment je vais faire sans lui ? » Oksana ne retient pas ses larmes. Son fils Sven, 26 ans, lui serre la main. Ena, sa fille de 35 ans, est au téléphone, en haut-parleur depuis la Bosnie, où elle vit. À peine deux jours après le drame, la famille a tenu à rendre hommage à celui dont le monde entier salue aujourd’hui « le courage » et le « talent » pour raconter le pire conflit militaire en Europe depuis 1945.
Lire aussi : Journaliste tué en Ukraine : à Rennes, on se souvient d’Arman, « doué » et « souriant »
Autour d’un café, de gâteaux et de chocolat, la parole se libère et fait du bien. « Nous étions inséparables, il était mon meilleur ami. C’était mon repère, une personne forte, sur qui on peut toujours s’appuyer. Arman était increvable, tout le temps jovial, toujours le bon mot pour rire, le rigolo, le mec le plus drôle que je connais », confie Sven. Ena, appuie : « Avoir tué Arman, c’est un crime contre l’humanité. Arman était l’humanité à lui tout seul. »
Oksana revient sur leur...
Source: Ouest-France
