Électricité : Microsoft fait le pari (osé) de la fusion nucléaire en signant un contrat avec la start-up Helion

May 13, 2023
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La société spécialisée, créée en 2013, s'est engagée à fournir au géant de la tech de l'électricité produite à partir de la fusion nucléaire d'ici 2028.

Investir sur une technologie qui n'existe pas encore, et qui est même à un stade encore très expérimental, voilà le pari osé que vient de faire Microsoft. Le géant américain de la tech a signé un contrat de fourniture d'électricité pour 2028 avec la start-up Helion, spécialisée dans la fusion nucléaire, a annoncé cette dernière mercredi dernier. Il s'agit, d'après les experts interrogés par la presse américaine, du premier accord commercial de ce type à être conclu.

Il faut dire que la fusion nucléaire est une technologie encore loin d'être maîtrisée. À l’inverse de la fission nucléaire, utilisée dans les centrales nucléaires actuelles et qui consiste à briser un atome lourd pour former deux atomes légers, la fusion nucléaire vise à rassembler deux atomes légers, en les chauffant à des températures extrêmes (supérieures à 100 millions de degrés Celsius), pour en constituer un plus gros. Il s'agit ainsi d'imiter la façon dont le Soleil produit de l'énergie. Cette technologie révolutionnaire présente notamment l'avantage d'être potentiellement abondante et de ne pas produire de déchets radioactifs durables.

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Un calendrier trop ambitieux ?

Fondée en 2013, Helion compte mettre en service sa première centrale à fusion d'ici 2028, dont l'objectif est de produire au moins 50 mégawatts (MW) d'électricité dans un délai d'un an. «Nous avons encore beaucoup de travail à faire, mais nous sommes confiants dans notre capacité à livrer la première centrale à fusion au monde», a déclaré son PDG David Kirtley dans un communiqué. Du côté de Microsoft, on souligne que le travail de l'entreprise «soutient nos propres objectifs d'énergie propre à long terme et fera progresser le marché pour établir une nouvelle méthode efficace afin d'apporter plus d'énergie propre au réseau, plus rapidement», indique son président Brad Smith.

Toutefois, certains experts jugent le calendrier d'Helion trop ambitieux, n'imaginant pas cette technologie donner ses premiers résultats avant au moins une décennie. Peu de détails ont été fournis sur le contrat signé entre les deux entreprises. Le patron d'Helion précisant seulement que sa société devra payer des pénalités si elle ne livre pas l'électricité à Microsoft dans les temps.

Il est à noter que Microsoft et Helion entretiennent des liens étroits, par l'intermédiaire de Sam Altman. Le PDG et cofondateur d'OpenAI - derrière notamment le phénomène ChatGPT -, société liée à Microsoft via un partenariat de plusieurs milliards de dollars, est aussi le principal investisseur d'Helion. Il y a en effet investi 375 millions de dollars en 2021. Si Sam Altman a confié à CNBC avoir plaidé pour que les deux entreprises travaillent ensemble, l'accord est le résultat du travail effectué par Helion de manière indépendante, a-t-il tenu à préciser. «Ce n'était pas mon fait», a-t-il déclaré au média américain.

Source: Le Figaro