Au tour de Revolut de fondre de moitié
Les clients de Revolut n’utilisent pas la même néo-banque depuis que celle-ci s’est établie en France avec sa propre licence, que son offre est passée d’une simple carte gratuite à une gamme premium et que ses comptes ouverts sont passés quelques milliers à 27 millions.
Le plus gros du changement n’est peut-être pas là pourtant. Ces derniers mois, la métamorphose de Revolut semble plutôt passer par sa valorisation. Comme l’écrit Alt Fi, la fiducie d’investissement Schroders Capital Global Innovation Trust a déprécié sa participation dans la néo-banque, donnant une idée de la dépréciation globale de la startup.
Et force est de constater que celle-ci est violente. Schroders Capital Global Innovation Trust a réduit de 46 % la valeur de sa part dans la néo-banque anglaise Revolut. Ses 10 millions de livres sterling se sont transformés en 5,4 millions, une baisse massive qui ne déroge pas à la règle du secteur cela dit.
Si l’on se fie à cette dépréciation, Revolut aurait donc fondu de 46 % pour une valorisation réduite de 15 milliards de dollars, à moins de 18 milliards. Lors de sa dernière levée de fonds en 2021, Revolut annonçait valoir 33 milliards de dollars, soit 90 fois son chiffre d’affaires à l’époque.
La même année, la néo-banque dit avoir réalisé son premier bénéfice, selon des documents rendus avec un retard conséquent, le 1er mars 2023.
La fonte de moitié de la valorisation de Revolut peut être comparée à celle de l’un de ses concurrents européens, N26. La néo-banque est actuellement menacée par un probable départ de son actionnaire Allianz. Celui-ci en profitait pour valoriser la startup avec une décote de 68 %.
Plus extrême encore, à Stockholm en Suède, la fintech brièvement la plus grosse d’Europe, Klarna, a vu fondre sa valorisation de 85 %, à 6,5 milliards de dollars. Il faut dire que son modèle d’affaires était presque essentiellement dépendant d’un service de paiement fractionné, possible qu’en cas de politique de taux faibles.
À noter que de plus importants actionnaires de Revolut souffrent eux aussi de la décote des fintech, à l’image d’Atom Bank dont la valorisation aurait baissé de 31 %. Revolut doit se lancer en Inde prochainement. La moindre stratégie d’investissement à cette échelle se soldant par un échec pourrait lui être fatale.
Source: Presse-citron