Paris : des centaines de personnes marchent pour les droits des transgenres et intersexes
Les drapeaux arc-en-ciel et les pancartes colorées étaient de sortie place de la République à Paris. Des centaines de personnes, en majorité très jeunes, se sont rassemblées à Paris ce samedi pour défendre les droits des transgenres et intersexes, souvent précaires et discriminées. Le collectif ExisTransInter qui regroupe une quinzaine d’associations est à l’origine de cette marche, la 26e à Paris.
Membre de l’association « Le Flirt », Maëlle Hirret, 20 ans a indiqué souhaiter « la démédicalisation des transitions » (de genre), racontant s’être vue refuser « pendant plus d’un an les hormones nécessaires au changement de genre » par des médecins. Un changement de genre encore très compliqué à faire accepter, a assuré Melvin Lacoste, lycéen de 19 ans dont c’était la première marche trans : « il y a encore trop de discriminations, de rejets des familles, de suicides ». « Encore aujourd’hui dans les familles c’est tabou, un homme qui se maquille ça provoque du dégoût, des moqueries, il faut un vrai changement de mentalités dès l’école », a renchéri, Zoé Soulaire, 18 ans, présente à ses côtés.
Au cours de la manifestation place de la République, des pancartes rappelant le contexte familial difficile des personnes transgenre ont été aperçues, scandant par exemple : « Parents de trans, pas trans-parents ». Catherine et Alexis, qui n’ont pas souhaité donner leur nom de famille pour respecter la volonté de leur fils transgenre, ont témoigné de leur « incompréhension » lors du coming out de leur enfant. « On ne savait même pas ce que c’était », a assuré Alexis, aujourd’hui membre de l’association Outrans, qui anime des groupes de parole pour les parents concernés. « Des enfants trans sont victimes de discrimination et d’exclusion au sein même de leur famille, et il faut changer ça », a poursuivi ce père. « Notre idée à travers les groupes de parole c’est de faire partager leur expérience aux parents et de banaliser cette situation : ce n’est pas la fin du monde, les enfants font souvent des choses inattendues », a-t-il expliqué.
La loi immigration dans le viseur
Certains manifestants dénonçaient également le projet de loi immigration du gouvernement. Parmi les organisateurs de la marche, Alice Vaude, 21 ans, membre du collectif ExisTransInter, a dénoncé « la loi Darmanin qui vise en priorité l’expulsion des sans-papiers », rappelant qu’« un grand nombre de trans sont migrants et un grand nombre de migrants sont trans ». Des personnes qui, selon elle, « souffrent d’un non-accès complet au travail, et de grandes difficultés matérielles ». « Beaucoup de migrants demandent à venir en France pour accéder à leur transition, qui dans leur pays n’est pas toujours possible ou alors réprimée, et nous militons pour qu’ils aient un accès facilité », a abondé Maëlle Hirret.
Source: Le Parisien
