Gym : Une enquête va être ouverte après des témoignages de maltraitances
La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a annoncé dimanche soir qu’une enquête allait être ouverte après la diffusion dans l’émission Stade 2 de témoignages de six anciennes gymnastes de l’équipe de France dénonçant des maltraitances. Six anciennes gymnastes, dont quatre s’exprimant à visage découvert, ont dénoncé des violences physiques ou psychologiques de la part d’une haute dirigeante de l’équipe de France de gymnastique artistique et d’un entraîneur.
« Ce qu’il faut, c’est qu’on puisse ouvrir une enquête et on va le faire dès demain (lundi) matin avec les équipes du ministère des Sports », a réagi la ministre sur le plateau de Stade 2. Pour le moment, les deux personnes visées par ces témoignages n’ont reçu ni sanction pénale ni disciplinaire et France Télévisions n’a pas divulgué leur identité.
« T’es une chèvre, t’es nulle, t’es bonne à rien »
L’enquête diffusée dimanche soir rapporte que l’entraîneur a été dénoncé publiquement en 2007 pour ses méthodes en Suisse, avant qu’il officie en équipe de France, et a été mis en cause en 2019 par une gymnaste mexicaine. La deuxième personne visée est « une femme (…), haute responsable de l’équipe de France de gym depuis une quinzaine d’années ».
Ancienne gymnaste aujourd’hui âgé de 26 ans, Valentine Sabatou explique face caméra avoir été contrainte à 16 ans de participer à une démonstration malgré une fracture à la cheville, alors que l’entraîneur était « au courant » de cette blessure. Marine Petit, 15 ans à l’époque, raconte elle avoir été giflée par la haute responsable après avoir participé à une fête autour du médaillé d’argent Thomas Bouhail lors des Jeux de Pékin en 2008.
« T’es une chèvre, t’es nulle, t’es bonne à rien (…) C’est quand que tu vas arrêter de grossir ? » : Clara Della Vedova dénonce elle les nombreuses insultes qu’elle a subies, notamment sur son poids - à l’instar des deux autres athlètes qui parlent sous couvert d’anonymat. Un climat si délétère qu’après s’être blessée à un tendon d’Achille avant les Jeux de Londres en 2012, elle dit avoir ressenti « un énorme soulagement, parce que tout ça en finissait ».
L’entraîneur se défend
L’entraîneur mis en cause s’est défendu par écrit auprès de France Télé. S’il conteste la version de Valentine Sabatou concernant sa blessure, il reconnaît avoir pu dire des paroles blessantes. La Fédération n’a pour le moment pas réagi au reportage, mais Amélie Oudéa-Castéra a assuré qu’elle allait convoquer son président, James Blateau, ainsi que le directeur technique national.
Source: 20 Minutes