Il invente un aspirateur pour décimer les nids de frelons asiatiques

May 17, 2023
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« Tout est parti d’un rêve ». Voilà dix ans que Manuel Augusto a eu l’idée qui a changé sa vie. « J’étais confronté, comme beaucoup, à un nid de frelons asiatiques qui s’était logé sous mon avant-toit, alors je cherchais une solution pour m’en débarrasser », se souvient le quinquagénaire originaire de Montussan, à quelque 20 kilomètres de Bordeaux. « C’était un rêve assez précis sur la globalité de l’appareil, quelque chose d’efficace ».

Et pour cause, pour se débarrasser de ces insectes, Manuel Augusto met au point une machine capable d’aspirer et d’éliminer les bêtes volantes se trouvant devant l’aspirateur, sans pour autant prendre le risque de se faire piquer. Une trouvaille qui le mènera jusqu’à la plus haute marche du podium de la dernière édition du concours Lépine. « Au départ, j’ai dû faire avec ce que j’avais dans mon atelier de bricolage alors j’ai fixé un tube en PVC sur mon aspirateur », raconte-t-il.

Il ne laisse aucune chance aux frelons

Après dix ans d’améliorations, boostées par les confinements, la dernière version de son appareil contient une perche réglable d’une longueur pouvant aller jusqu’à 3,5 mètres, qui contient huit modules tranchants, le tout relié à un système d’aspiration. « Lorsque le frelon arrive devant l’entrée de la perche, il est déjà fichu et il finit en petit morceau dans l’aspirateur ». Sans y aller de main morte donc. Pendant sa recherche, Manuel ne parle de son idée qu’à un petit cercle « d’amis très proches », afin de sécuriser celle-ci.

Manuel Augusto a mis en place un appareil capable de décimer un nid de frelons asiatiques - DR

La suite ? Il crée sa société, BeeZen, et dépose un brevet. « J’apprends que cette invention n’existait pas dans le monde et j’étais donc libre de la déposer, se rappelle ce chargé d’affaires dans une entreprise spécialisée dans la tôlerie. Alors, je décide de participer au concours Lépine, puisqu’il faut que l’invention soit déposée pour pouvoir le faire ». Le moment est venu de faire connaître au monde son invention.

Un concours éreintant et une commercialisation à venir

« Tous les jours, j’ai dû expliquer à plus d’une centaine de personnes comment fonctionnait mon invention alors forcément c’est assez fatigant ». Médaille d’or autour du cou, Manuel Augusto a regagné Bordeaux satisfait, mais pas vraiment surpris. « Sans vouloir manquer d’humilité, je m’attendais un petit peu à avoir un prix très honorable, car c’est une invention d’utilité publique, qui sauve des vies », se félicite le Girondin, faisant allusion aux allergiques pour qui une simple piqûre peut représenter un danger mortel. Et de se souvenir des bons retours qu’il a eus lors de la Foire de Paris : « certaines personnes m’ont dit : “Qu’est-ce que c’est con, mais qu’est-ce que c’est génial “ ».

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Pourtant, pas de quoi se reposer sur ses lauriers : « l’objectif est de le commercialiser d’ici la fin de l’année, alors il reste du boulot, forcément. Sur le prix déjà ». L’objectif d’une commercialisation à moins d’une centaine d’euros semble déjà acquis, mais Manuel et ses trois collaborateurs, tous des amis, travaillent pour encore faire baisser celui-ci. « Ensuite, il faut qu’on travaille encore sur l’industrialisation et la distribution, on cherche encore de gros distributeurs ». D’ici, là, les frelons ont encore un peu de répit.

Source: 20 Minutes