Vallourec : Le désendettement de Vallourec se poursuit, la Bourse apprécie
(BFM Bourse) - Le spécialiste des tubes pour l'industrie pétrolière a publié un résultat brut d'exploitation nettement supérieur aux attentes au premier trimestre et a indiqué qu'il pourrait dépasser le milliard d'euros sur l'exercice en cours. Vallourec a, de plus, encore dégagé un flux de trésorerie positif sur les trois premiers mois de l'année.
Vallourec enchaîne les bonnes publications. Après un dernier trimestre 2022 qui avait déjà marqué le retour à une génération de trésorerie dans le vert, le spécialiste des tubes sans soudure pour l'industrie pétrolière poursuit sa bonne lancée.
Au premier trimestre 2023, le groupe dirigé depuis l'an passé par Philippe Guillemot, a dégagé des revenus de 1,34 milliard d'euros en hausse de 46% sur un an.
La société a bénéficié de volumes en hausse, notamment dans son marché "pétrole et gaz" aux Etats-Unis, avec une contribution à la croissance de 9 points de pourcentage et, surtout, des conditions de prix favorables, avec un effet "mix/prix" à hauteur de 26 points de pourcentage.
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Le cash dans le vert pour le deuxième trimestre d'affilée
Surtout son résultat brut d'exploitation (Ebitda) a dépassé les attentes, s'établissant à 320 millions d'euros, plus de sept fois plus que sur la même période de 2022.
"Le consensus des analystes se situait autour de 280 millions d'euros", apprécie un analyste parisien qui ajoute que "les résultats de la société sont très bons". "Et le groupe continue de se désendetter, ce qui est important puisque l'endettement constitue un point d'attention du marché sur ce type de société", ajoute-t-il.
Malgré une augmentation de capital menée en 2021 et un bilan assaini, le groupe reste endetté, avec une dette nette qui représentait 1 milliard d'euros à fin mars. La génération de trésorerie, étroitement liée à la trajectoire de désendettement du groupe, est ainsi très surveillée par le marché.
Or, sur le premier trimestre, Vallourec a dégagé un flux de trésorerie disponible de 147 millions d'euros et un flux de trésorerie disponible ajusté de 194 millions d'euros. Ce dernier indicateur, qui exclut l'impact des charges de restructurations et des autres éléments non récurrents, a été ajouté par le groupe pour tenter de donner plus de clarté aux investisseurs.
En conséquence, Vallourec a réduit sa dette nette qui passe de 1,130 milliard d'euros fin décembre, à, donc, 1 milliard d'euros à fin mars.
Une société désendettée au plus tard fin 2025
La société a confirmé qu'elle comptait se désendetter totalement, au plus tard fin décembre 2025. Vallourec a également confirmé ses objectifs pour cette année, à savoir un résultat brut d'exploitation en hausse par rapport à 2022, une dette nette en baisse – sans intégrer l'impact de potentielles cessions d'actifs - et un flux de trésorerie disponible positif.
Le PDG, Philippe Guillemot, a par ailleurs précisé que le résultat brut d'exploitation du deuxième trimestre serait "similaire" à celui du premier. Cette ligne de compte sera toutefois plus élevée au premier semestre qu'au second. "Au second semestre de l’année, nous assisterons probablement à une baisse des résultats en raison de la réduction programmée des volumes produits en Allemagne et des baisses séquentielles des prix aux États-Unis", a expliqué Philippe Guillemot.
Comme le souligne l'analyste parisien précédemment cité, les indications de la société supposent, donc, un résultat brut d'exploitation autour de 640 millions d'euros au premier semestre. Or, selon ce même analyste, le consensus se situe sur un chiffre d'environ 1 milliard d'euros pour l'ensemble de 2023. Ce qui suppose que Vallourec n'a besoin de dégager qu'environ 360 millions d'euros au deuxième semestre pour satisfaire de telles attentes, soit 30% de moins que sur la même période de 2022 (510 millions d'euros).
Interrogé lors d'une conférence téléphonique par un analyste de Bank of America sur ce consensus d'1 milliard d'euros, Philippe Guillemot a répondu que ce chiffre constituait un "floor", c'est-à-dire un plancher, dans les prévisions de la société.
A la Bourse de Paris, les investisseurs apprécient ces bons résultats et ces indications, le titre Vallourec s'adjugeant 8,4% vers 15h50, soit la plus forte hausse du SBF 120.
Vallourec a lancé l'an passé son plan "New Vallourec", qui doit permettre à la société d'être plus rentable et moins dépendante des cycles économiques. "Ils sont plus sélectifs et se focalisent davantage sur la valeur que les volumes", note l'analyste parisien précédemment cité.
Philippe Guillemot a souligné que ce plan – qui prévoit une amélioration en année pleine de 230 millions d'euros au niveau du résultat brut d'exploitation – doit prendre son plein effet à compter du deuxième trimestre 2024.
Pour l'heure, pour gagner en compétitivité, la société a décidé de stopper progressivement l'activité de ses sites de production en Allemagne pour la transférer au Brésil, un mouvement qui devrait être achevé d'ici à la fin de l'année. Des processus de ventes sont en cours pour les terrains de ses sites de Düsseldorf-Rath et de Mülheim.
La société a par ailleurs obtenu la semaine dernière les autorisations pour reprendre la pleine exploitation de sa mine de fer de Pau Branco, au Brésil, qui devrait tourner de nouveau à plein régime d'ici fin juin. La fermeture de cette mine, en janvier 2022, due à des pluies exceptionnelles, puis sa réouverture avec des capacités restreintes en mai, avait amené le groupe à ne produire que 4 millions de tonnes de volumes de minerai de fer l'an passé, par rapport à des capacités théoriques annuelles de 8,7 millions de tonnes.
Julien Marion - ©2023 BFM Bourse
Source: BFM Bourse