" On est en train de détruire notre sport ": le coup de gueule de Marc Madiot sur le Giro

May 20, 2023
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Invité des Grandes Gueules du Sport sur RMC, le manager de la formation française Groupama FDJ n'a pas mâché ses mots au sujet de la nouvelle décision des organisateurs du Tour d'Italie.

Pour cause de mauvaises conditions météorologiques, la 13e étape du Giro a été raccourcie ce vendredi. Le départ a été décalé de quatre heures et les coureurs n'ont pas emprunté le col du Grand-Saint-Bernard, le point culminant de ce Giro. Une situation surréaliste, après un long transfert en bus, les coureurs ce sont élancés à la Croix-de-Coeur pour seulement 74 km au lieu de 199. Un aménagement et une décision jugés incompréhensible par le manager de la Groupama FDJ.

« Avec le Giro, on fait une nouvelle faute. Le cyclisme est un sport où on va au bout de ce que l'on est. On est en train de détruire notre sport en répétant des actions comme celles de vendredi. Je vais reprendre une boutade de Daniel Mangeas qui disait: 'On n'est pas à Roland-Garros, on ne met pas la bâche.' Le cyclisme est en train de mettre la bâche, on est en train de renier ce que nous étions », a répliqué Marc Madiot aux micros de RMC, en citant l'exemple de Bernard Hinault et de sa victoire dans des conditions dantesques en 1980 sur Liège-Bastogne-Liège.

« On est pas obligé d'être coureur cycliste. On a le droit d'abandonner » Marc Madiot sur RMC

«Si notre sport a une telle histoire, s'il y a des gens sur le bord de la route, c'est parce qu'il y a eu ces moments. Sur le Giro, le tracé n'était pas trop difficile! Il faut arrêter avec ça. On n'est pas obligé d'être coureur cycliste. On a le droit d'abandonner. En 1980, quand Hinault gagne Liège, il y a 20 coureurs à l'arrivée. On a le droit de succomber à la fatigue, au froid. Mais on ne va plus dans ces limites qui font la grandeur de notre sport. On a un sport fantastique, qui fait appel à quelque chose qu'on ne retrouve pas ailleurs et on est en train de le perdre. Les gens veulent saisir quelque chose qu'on ne voit nulle part ailleurs. Si on enlève ça, on devient un sport aseptisé et on met la bâche.» a t'il poursuivi.

Au-delà du coup de gueule visant directement les organisateurs du Giro, Madiot n'a pas manqué de faire un clin d'œil indirect à l'étape du jour qui a vu son coureur le Franc-Comtois Thibaut Pinot se faire coiffer à l'arrivée par le colombien Einer Rubio: «Il y a encore des coureurs qui se font mal, qui vont au-delà de leurs propres limites physiques, mais on est en train de perdre le côté historique de notre sport. Le cyclisme c'est quelque chose que l'on fait et que les autres ne peuvent pas faire».

Source: Le Figaro