Pédocriminalité : un prêtre intégriste condamné en Vendée pour viols et agressions sexuelles sur vingt-sept mineurs

June 02, 2023
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Le prêtre traditionaliste Pierre de Maillard a été condamné vendredi 2 juin à vingt ans de réclusion par la cour d’assises de Vendée, qui le jugeait depuis le 22 mai pour viols et agressions sexuelles sur un total de vingt-sept mineurs.

La cour a assorti sa condamnation d’une peine de sûreté des deux tiers, conformément aux réquisitions de l’avocate générale, Emmanuelle Lepissier, qui avait réclamé jeudi la peine maximale à l’encontre de ce prêtre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (non reconnue par l’Eglise catholique).

A sa sortie de prison, le religieux fera l’objet d’un suivi sociojudiciaire pendant dix ans, une période durant laquelle il sera également soumis à une obligation de soins. Toute activité avec des mineurs lui sera interdite et il ne pourra séjourner dans les départements de Vendée et de Charente-Maritime.

« Cette peine maximale ne supprime pas votre part d’humanité », lui a déclaré le président de la cour d’assises après l’énoncé du verdict. Avant que le jury ne se retire pour délibérer, le prêtre de 55 ans avait déclaré, selon ses propos rapportés par les avocats : « Je m’excuse, pardon, je m’excuse, pardon ».

Entre 12 et 15 ans au moment des faits

Les victimes, seize garçons et onze filles, avaient en majorité entre 12 et 15 ans au moment des faits. Certains des viols et agressions ont été commis sur plusieurs enfants d’une même famille et au domicile des parents.

Pierre de Maillard était en poste au prieuré Notre-Dame-du-Rosaire à Saint-Germain-de-Prinçay (Vendée) lorsque l’affaire a éclaté en octobre 2020, trois mois après le dépôt de deux premières plaintes. D’autres victimes s’étaient alors rapidement fait connaître. Le parquet de La Roche-sur-Yon évoquait dix-neuf victimes en 2020. Près d’une dizaine d’autres seront mises au jour au cours de l’instruction.

La Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X s’est portée partie civile dans ce dossier. Fondée en 1970 par Marcel Lefebvre (1905-1991), elle rejette « la Rome de tendance néomoderniste et néoprotestante » née, selon elle, du concile Vatican II (1962-1965) et célèbre ses messes en latin.

Le Monde avec AFP

Source: Le Monde