Guerre en Ukraine. " Résultats " dans l'est, Zaporijjia, mines... Le point sur la nuit

June 09, 2023
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Les Ukrainiens accusent ces derniers jours l'armée russe de frapper Kherson au moment où des milliers de civils sont évacués des zones inondées à la suite de la destruction du barrage de Kakhovka situé en amont sur le fleuve Dniepr

Le point sur la journée du jeudi 8 juin 2023.

Selon Kiev, une personne a été tuée et 18 blessées, dont des membres des services d'urgence, dans des frappes russes sur le centre de Kherson et les environs. On fait le point sur les dernières actualités de la guerre en Ukraine.

Les « attaques » durant les évacuations à Kherson condamnées à l'ONU

L'Ukraine et ses alliés ont condamné jeudi soir les « attaques » contre les opérations de secours à Kherson. « Nous condamnons fermement les bombardements des zones d'évacuation et appelons les autorités russes à cesser de telles attaques et à permettre aux équipes d'évacuation d'aider sans encombre les populations affectées », a déclaré à la presse l'ambassadeur ukrainien à l'ONU Sergiy Kyslytsya, entouré par ses homologues de plusieurs membres du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Japon, Malte, Albanie) et d'Etats membres de l'Union européenne.

« Nous appelons également la Fédération de Russie à permettre un accès complet, sûr et sans entrave aux zones touchées sur la rive gauche du fleuve Dniepr qui est sous le contrôle de son armée, pour que les acteurs humanitaires, en particulier des Nations unies et du CICR (Comité international de la Croix-Rouge, ndlr), puissent aider les habitants », a-t-il ajouté.

Zelensky salue les « résultats » obtenus dans l'est

Volodymyr Zelensky a salué jeudi soir ce qu'il a décrit comme des « résultats » obtenus dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine. « Les combats sont très rudes dans la région de Donetsk », a déclaré le président ukrainien lors de son allocution quotidienne, prononcée alors qu'il se trouvait à bord d'un train après s'être rendu dans la région de Kherson suite à la destruction partielle du barrage de Nova Kakhovka.

« Nous obtenons toutefois des résultats et je suis reconnaissant envers ceux qui les accomplissent. Bien joué à Bakhmout. Etape par étape », a-til dit.

L'eau du barrage continue à refroidir la centrale de Zaporijjia

La centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, continue à pomper de l'eau du réservoir d'eau du barrage de Kakhovka pour refroidir le combustible et éviter un accident, a déclaré jeudi l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Après examen, il s'est avéré que les opérations de pompage devraient « pouvoir se poursuivre même si le niveau descendait au-dessous du seuil actuel de 12,7 mètres », précédemment jugé critique, a expliqué l'instance onusienne dans un communiqué, qui fixe désormais la limite à « 11 mètres, voire plus bas ».

« Dans ces circonstances difficiles, cela nous laisse un peu plus de temps avant d'éventuellement passer à d'autres sources d'approvisionnement », a souligné le chef de l'AIEA Rafael Grossi, attendu sur les lieux la semaine prochaine.

Quand le barrage ne pourra plus être utilisé, la centrale pourra avoir recours à « un grand bassin de rétention situé à proximité ainsi qu'à des réserves plus petites et à des puits sur place qui peuvent fournir de l'eau de refroidissement pour plusieurs mois ».

Une situation « très précaire et potentiellement dangereuse »

« Il est vital que ce bassin reste intact ». « Rien ne doit être fait pour porter atteinte à son intégrité », avait averti M. Grossi en début de semaine, lors d'une réunion du Conseil des gouverneurs de l'agence à Vienne. La situation demeure « très précaire et potentiellement dangereuse », a-t-il insisté jeudi.

Il faut constamment refroidir le combustible des cœurs des réacteurs ainsi que celui placé dans les piscines d'entreposage pour éviter un accident de fusion et des rejets radioactifs dans l'environnement.

Le personnel a déjà introduit des mesures pour restreindre la consommation d'eau, ne l'utilisant que pour « les activités essentielles liées à la sécurité nucléaire ». L'AIEA, qui a une équipe d'experts sur place, a réclamé un accès à l'endroit où est mesuré le niveau de l'eau du réservoir, « afin de pouvoir procéder à des vérifications indépendantes ».

Des mines déterrées présentent un danger

Des mines terrestres déterrées et dispersées par les eaux de crue en aval du barrage de Kakhovka, dans le sud de l'Ukraine, pourraient représenter un grave danger pour les civils pendant des décennies, a déclaré la Croix-Rouge, relayée par l'agence Reuters.

La destruction du barrage, mardi dernierj, a inondé une zone de plus de 600 km2 dans le sud de l’Ukraine, sur la rive droite du fleuve Dniepr contrôlée par les Ukrainiens comme sur la rive gauche occupée par les Russes.

Les eaux ont emporté d'innombrables mines semées pendant les quinze mois de conflit et personne ne sait aujourd'hui où elles se trouvent. « Les mines peuvent, selon leur forme et leur composition, flotter sur des kilomètres en aval, et les mines en plastique peuvent rester émergées », a déclaré depuis Genève, Erik Tollefsen, chef de l'unité de contamination des armes au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Source: Ouest-France