" On se demande si on ne doit pas mettre des alarmes partout " : à Concarneau, 150 personnes dénoncent les violences faites aux élus

July 03, 2023
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L’appel lancé par l’Association des maires de France (AMF) a été entendu par la municipalité de Concarneau. Ce lundi 3 juillet, à midi, environ 150 personnes se sont réunies devant l’Hôtel de Ville pour dénoncer « les violences dont sont victimes les élus » et, plus globalement, les « comportements violents contre la démocratie », dans un contexte d’émeutes urbaines.

Face au micro et aux côtés de plusieurs élus locaux, le maire, Marc Bigot, a lu l’appel des maires de France, dont les membres refusent « que notre pays continue de sombrer dans le chaos ». « Nous refusons de regarder passivement les mairies brûler, les magasins pillés, des domiciles de maires attaqués, tous les Français victimes d’actes injustifiables de dégradations et de violences », déclare Marc Bigot.

Enjoignant « l’État à rétablir l’ordre républicain », « les maires de France appellent ensuite à une mobilisation civique de la société pour le respect de la République et de la France », poursuit-il.

Les élus présents ont également tenu à afficher leur solidarité envers Olivier Bellec. Maire de Trégunc et président de Concarneau Cornouaille agglomération, celui-ci a été victime, vendredi 30 juin, d’une agression par un conducteur après lui avoir signalé qu’il était mal garé.

Les personnes ont tenu à dénoncer les violences urbaines de ces derniers jours. (Le Télégramme/Guirec Flécher)

« C’est suicidaire ! »

Parmi les manifestants sur place, Martine et Marie-Christine. Ces dernières sont venues « soutenir les maires qui sont les représentants de notre démocratie, aujourd’hui attaquée », dénoncent-elles. « Ce qui est triste, c’est qu’on attaque des écoles qui sont pourtant la base de notre société. C’est suicidaire ! », tempêtent les deux retraitées, faisant ici référence aux établissements publics dégradés de ces derniers jours. « Quand il n’y a plus de mots, on met des coups ».

Plus loin, une autre femme se dit « écœurée » par la situation. « Il n’y a plus de respect. La morale n’existe plus. Je ne manifeste pas beaucoup mais il y a des moments où l’on se doit d’être présent », soutient-elle. Daniel affirme, de son côté, « que lorsqu’on est un citoyen engagé, on se doit de respecter les élus, même s’ils sont d’un autre bord politique que le sien. Rien ne justifie cette violence ».

Des blocs de béton devant la mairie

Maire de Concarneau depuis 2020, Marc Bigot affirme observer une montée des incivilités au sein de sa propre commune. Lui-même avait retrouvé sa voiture taguée peu après son élection. Récemment, des blocs de béton ont été installés devant l’entrée de la mairie pour sécuriser les lieux, après plusieurs menaces d’un individu. Une plainte ayant également été déposée. « Ça peut parfois déraper très vite. À la municipalité, on arrive à un moment où on se demande si on ne doit pas mettre des alarmes partout », souffle le maire.

Source: Le Télégramme