L’Ukraine annonce son boycott des championnats du monde de judo

May 01, 2023
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L’Ukrainienne Daria Bilodid, lors du Paris Grand Slam de judo, le 4 février 2023. ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

Les dominos commencent à tomber dans le sport mondial. A la suite de l’annonce, deux jours auparavant, du retour des judokas russes et biélorusses sur le circuit international, l’Ukraine a annoncé, lundi 1er mai, avoir choisi de boycotter les championnats du monde de la discipline, prévus au Qatar du 7 au 14 mai. Une décision de la Fédération ukrainienne de judo en accord avec le décret publié par le gouvernement ukrainien début avril, qui interdit aux athlètes du pays de disputer des compétitions où prennent part des Russes ou Biélorusses.

Dans son annonce, samedi 29 avril, la Fédération internationale de judo (FIJ) assure que les athlètes russes et biélorusses ne seront autorisés à concourir que « sous bannière neutre ». Or la Fédération ukrainienne soutient que plusieurs judokas russes sont des « militaires en activité », ce qui « contredit les dernières recommandations du Comité international olympique ». Fin mars, l’instance sise à Lausanne (Suisse) avait lié le retour des athlètes russes et biélorusses à des « conditions strictes » : pas d’hymne ni de drapeaux nationaux, une participation limitée aux seuls individus – les équipes restant exclues –, pour peu qu’ils n’aient pas soutenu la guerre en Ukraine et ne soient pas sous contrat avec l’armée ou les services de sécurité.

Au cœur du débat sur une possible participation aux Jeux de Paris, ces questions sont complexes, comme l’a montré le collectif français Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre !, qui s’est penché sur les prises de position des sportifs russes s’étant illustrés lors des derniers Jeux olympiques et leurs liens avec l’armée et la police.

La qualification olympique en jeu

Sujet délicat, la question de la réintégration des sportifs russes et biélorusses dans les compétitions se pose depuis le début de l’année – les athlètes des deux pays ayant été mis au ban du sport international dans le sillage de l’invasion de l’Ukraine par les troupes du Kremlin, avec le concours de Minsk, le 24 février 2022. Suivant les recommandations du Comité international olympique (CIO), plusieurs fédérations internationales ont acté le retour de sportifs des deux pays dans leurs compétitions, près d’un an après une mise au ban. Des décisions vilipendées par l’Ukraine, alors que la neutralité des athlètes russes semble totalement illusoire.

Dans son communiqué de samedi, la FIJ a rappelé que le sport offrait « une participation équitable » et « des chances égales pour tous les athlètes de judo qui poursuivent leurs rêves olympiques ». Les Mondiaux comptant dans l’établissement des classements fixant les qualifications pour les Jeux olympiques de Paris 2024, la Fédération internationale ne pouvait y intégrer les athlètes dont les pays ont été bannis.

Et comme son homologue de l’escrime, qui avait précédemment pris une décision similaire, le choix de la Fédération ukrainienne de judo pourrait grandement réduire les chances de participation de ses athlètes à la grand-messe des sports prévue à l’été 2024 en France. Le pays, qui avait sélectionné quatorze judokas pour les championnats du monde, n’inscrira aucun point aux Mondiaux de Doha.

Source: Le Monde