Marc Fesneau tente de répondre aux critiques après avoir jugé les " températures assez normales " cet été
Capture d’écran FranceInfo Capture d’écran FranceInfo
CLIMAT - Loin de faire son mea culpa, il persiste et signe. Après avoir évoqué les « températures assez normales » de cet été sur France Inter ce samedi 15 juillet, alors même que le monde essuie une terrible vague de chaleur, Marc Fesneau a tenté de clarifier ses propos. Ce lundi 17, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a ainsi regretté « les polémiques », sans pour autant reconnaître d’erreur.
Interrogé sur la sécheresse qui s’abat sur la France ainsi que sur l’état des ressources en eau pour l’été, le ministre de l’Agriculture avait en effet joué la carte de l’optimisme samedi, évoquant une situation « stabilisée. » « Dans notre malheur, il a plu au printemps (...) On était à 65 % des nappes qui étaient en situation plus faible que la normale, on est à 68 % donc on a un élément de stabilisation des nappes phréatiques sous les normales (en juin, ndlr) », a-t-il indiqué. Et d’ajouter dans la foulée : « On n’a pas eu des températures extrêmes, on a plutôt des températures qui sont assez normales pour un été ».
Le mois de juin, deuxième mois le plus chaud
De quoi faire s’étrangler la plupart des scientifiques, à l’image de la chercheuse et membre du Giec Valérie Masson-Delmotte. Cette dernière avait d’abord rappelé au ministre sur Twitter que le mois de juin avait été 2,6 °C au-dessus des normales de saison, faisant de ce mois le deuxième le plus chaud enregistré en France.
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Relancée sur franceinfo ce lundi, elle a aussi évoqué la « responsabilité importante pour ceux qui sont élus, qui ont une représentation ou un rôle important au niveau du gouvernement ». « Il y a les aspects aigus du changement climatique comme les records qui marquent les esprits, a-t-elle expliqué. Mais il y a aussi ces aspects chroniques, insidieux : une chaleur intense, sans record ; la montée graduelle du niveau de la mer qui accélère, on a actuellement une fonte record au Groenland… »
Interrogé à son tour sur la radio publique quelques minutes plus tard, Marc Fesneau a alors cherché à expliciter ses propos : « On a eu plutôt des précipitations au sud au mois de mai, et un peu au mois de juin aussi qui ont (…) stabilisé une tendance qui était inquiétante, liée à des précipitations qui avaient été très faibles en janvier et février. »
« Quand il fait 20 degrés, il fait 20 degrés »
Indiquant qu’il parlait bien de « l’année agricole » et uniquement de cette météorologie-là, il a ajouté : « Tout ça donne le sentiment (...) que l’année est moins catastrophique que celle qu’on avait connue en 2022, où l’épisode de sécheresse avait commencé plus tôt et où, à la date où je vous parle, on était déjà au troisième épisode de canicule. »
« Tout de suite naissent des polémiques et je le regrette », a ajouté le ministre, tout en assurant approuver les remarques de Valérie Masson-Delmotte. « D’un point de vue structurel, ce n’est pas le record qui va être le plus grave (...), le plus grave c’est la tendance. La tendance c’est la tendance globale au réchauffement terrestre et maritime », a-t-il ainsi concédé. Avant de reprendre sans hésiter son argumentaire du weekend : « Après quand il fait 20 degrés, il fait 20 degrés, il fait pas 45 degrés… »
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Des propos qui ont de nouveau agacé les défenseurs de l’environnement. « Le ministre persiste et signe : il refuse d’admettre son erreur pourtant dénoncée par les scientifiques », a par exemple déploré la journaliste Salomé Saqué sur Twitter. « Cette incapacité des politiques à reconnaître leur faute nuit gravement à la démocratie et à la lutte contre les fausses informations. »
Ce lundi, l’hémisphère nord aborde une nouvelle semaine sous une chaleur accablante, avec des températures qui devraient rapidement dépasser 40° en Italie et en Espagne. En France, Météo France prévoit un épisode de forte chaleur, notamment dans la moitié sud du pays où un épisode caniculaire est annoncé. La journée du mardi 18 juillet sera la plus chaude : la température la plus élevée jamais enregistrée en Europe pourrait d’ailleurs être battue.
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Source: Le HuffPost