Qui est Salwan Momika, l'Irakien au trouble passé qui brûle le Coran et provoque l’ire du monde musulman ?
Ce jeudi, à 14 heures, Salwan Momika, un réfugié Irakien de 37 ans, a piétiné à plusieurs reprises le Coran devant l’ambassade d’Irak à Stockholm. L’homme a finalement renoncé à brûler le texte sacré de l’Islam, comme il l’avait annoncé il y a quelques semaines. Un geste qui suscite la colère des pays musulmans, qui dénonçaient déjà en juin un acte « irresponsable » et « raciste ». Le 28 juin, l’homme avait déjà incendié quelques pages d’un exemplaire du Coran devant la plus grande mosquée de Stockholm à l’occasion de l’Aïd al-Adha, une fête célébrée par les musulmans à travers le monde. 20 Minutes revient sur les récents évènements qui ont provoqué l’ire des Irakiens.
Qui est Salwan Momika ?
Salwan Momika est un Irakien âgé de 37 ans ayant fui son pays pour la Suède. D’après les Observateurs de France 24, Salwan Momika a un long curriculum vitæ. Arrivé en Suède en avril 2018, il obtient le statut de réfugié en avril 2021. Vivant à Järna, au sud de la capitale suédoise, l’homme est très actif sur les réseaux sociaux.
Sur Facebook, il se décrit comme un « penseur et écrivain, un athée libre qui n’appartient pas », « il n’y a pas de limites à mes idées et à ma plume, j’invite tout le monde à enquêter, réfléchir et douter », écrit-il aussi.
Selon le même média, l’homme serait un responsable d’un noyau chrétien au sein des Brigades de l’Imam Ali, une milice irakienne proche de Téhéran créée en 2014 et accusée de crimes de guerre. L’homme aurait été à la tête des paramilitaires aux abords de Mossoul en 2017, lorsqu’il combattait Daesh. Lors de son arrivée en Suède, Salwan Momika s’est rapproché du parti d’extrême droite suédois Démocrates de Suède.
Le premier autodafé déclencheur
Le 28 juin dernier, à l’occasion de l’Aïd al-Adha, Salwan Momika avait piétiné le Coran à plusieurs reprises avant d’y glisser des tranches de bacon et d’en brûler quelques pages devant la plus grande mosquée de Stockholm dans un « rassemblement » autorisé par la justice suédoise.
Le geste de Salwan Momika à Stockholm avait alors provoqué une volée de condamnations internationales. Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan avait immédiatement condamné l’incident sur Twitter : « Il est inacceptable de permettre ces actions anti-islamiques sous prétexte de liberté d’expression. » Washington s’était joint aux critiques, tout en disant soutenir l’adhésion de la Suède à l’Otan « aussi vite que possible ». « Nous avons toujours dit que brûler des textes religieux est irrespectueux et offensant », a déclaré à la presse le porte-parole adjoint du département d’Etat, Vedant Patel. Le Maroc avait de son côté dénoncé un acte « offensant et irresponsable », et rappelé son ambassadeur en Suède, selon un communiqué officiel publié dans la nuit de mercredi à jeudi.
Le 11 juin, l’ONU qualifiait l’autodafé du Coran comme un acte « offensant ». S’exprimant en visioconférence, le ministre des Affaires étrangères saoudien, Fayçal ben Farhane, avait affirmé de son côté que la liberté d’expression « devrait propager la coexistence pacifique plutôt que de provoquer un choc des civilisations ». Prenant la parole au nom de l’OCI, l’ambassadeur pakistanais, Khalil Hashmi, avait lui souligné que la profanation publique du Coran n’a rien à voir avec la liberté d’expression mais est « un affront à la dignité humaine ». De nombreuses manifestations avaient éclaté en Irak et au Pakistan notamment.
L’autodafé volume II
Mais Salwan Momika ne s’est pas arrêté à cet acte. « Dans les dix jours, je brûlerai le drapeau irakien et le Coran devant l’ambassade d’Irak à Stockholm », avait prévenu Salwan Momika au lendemain de son premier autodafé, au quotidien suédois Expressen. Il a affirmé être conscient de l’impact de son geste et avoir reçu déjà « des milliers de menaces de morts ». Face à cela, une manifestation organisée par des partisans du leader religieux Moqtada Sadr a été organisé ce jeudi en Irak avant l’aube durant laquelle l’ambassade de Suède à Bagdad a été incendiée. « Ce qui s’est produit est totalement inacceptable », a affirmé le chef de la diplomatie suédoise Tobias Billström en réponse à cet acte.
Salwan Momika, who burned Quran 2 weeks ago, has burned another copy of Quran today.
Salwan has also burned the Iraqi flag.
He tore up the Quran and then burned it.
Salwan is an Iraqi refugee in Sweden who calls to ban the Quran as it spreads terrorism. pic.twitter.com/iA215rhVsF — Azzat Alsaleem (@AzzatAlsaalem) July 20, 2023 L‘accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement En cliquant sur « J‘ACCEPTE », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires J‘ACCEPTE Et pour mieux rémunérer 20 Minutes, n'hésitez pas à accepter tous les cookies, même pour un jour uniquement, via notre bouton "J‘accepte pour aujourd‘hui" dans le bandeau ci-dessous. Plus d’informations sur la page Politique de gestion des cookies.
Avant la manifestation à Stockholm, le Premier ministre irakien a ordonné l’expulsion de l’ambassadrice suédoise à Bagdad.
Source: 20 Minutes