Mondiaux de natation : " Il me tarde de voir jusqu’où Léon Marchand est capable d’aller ", dit Bob Bowman, son entraîneur américain

July 22, 2023
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Léon Marchand (à droite), avec son entraîneur, Bob Bowman (en short beige), lors des championnats de France de natation, à Rennes, le 14 juin 2023. ICON SPORT VIA GETTY IMAGES

A 59 ans, Robert Bowman a tout gagné avec Michael Phelps, légende de la natation auréolée de 28 médailles aux Jeux olympiques, dont 23 titres, entre 2000 et 2016 – records absolus, tous sports confondus. Loin de couler une retraite paisible, le coach américain veille depuis la fin de l’été 2021 sur la pépite française Léon Marchand, 21 ans. Tee-shirt aux couleurs des Sun Devils, le club de l’Arizona State University dont il a les rênes, il détaille au Monde cette collaboration qui doit mener le Toulousain à la consécration aux Jeux de Paris 2024. Dimanche 23 juillet, Marchand entre en lice sur 400 mètres 4 nages lors des championnats du monde de Fukuoka, au Japon.

Quand Léon Marchand vous a contacté pour rejoindre votre groupe au sortir des JO de 2021, avez-vous hésité avant d’accepter, ou votre décision a-t-elle été immédiate ?

J’étais très enthousiaste à l’idée de l’entraîner, cela m’a pris deux secondes [rires]. Je me suis fait une idée de son potentiel dès que j’ai jeté un œil à ses chronos, et puis je savais que son père, Xavier, était un ancien nageur [vice-champion d’Europe (1997) et vice-champion du monde (1998), finaliste aux JO d’Atlanta (1996) et de Sydney (2000) sur 200 mètres 4 nages] et sa mère aussi [Céline Bonnet, spécialiste du 4 nages et du dos, a été plusieurs fois championne de France et a participé aux JO de 1992 à Barcelone]…

Passer de Toulouse à Tempe, en Arizona, c’est un vrai choc des cultures pour lui…

Oui, quand il a débarqué, tout était très différent par rapport à son monde « d’avant » : d’un coup, il changeait de pays, de langue, d’établissement scolaire, de coéquipiers d’entraînement… Et, malgré ça, la transition a semblé facile pour lui, il s’est très vite épanoui dans son nouvel environnement. Il a aussitôt été capable d’augmenter son volume d’entraînement, or l’intensité était beaucoup plus forte.

Comment résumer les différences entre les cultures américaine et française de la natation ?

La plus grosse différence – et celle qui a été la plus difficile pour lui –, c’est qu’ici on s’entraîne très tôt le matin, dès 6 heures tapantes. Or Léon [Marchand] est un couche-tard, c’est donc un défi pour lui d’avoir suffisamment d’heures de sommeil. Un autre changement majeur, c’est notre système universitaire, avec des compétitions très intenses et à un rythme soutenu. S’y frotter a vraiment contribué à développer son potentiel en vitesse. Et, d’une façon générale, nos meetings sont sans doute un peu plus exigeants.

Et sur la façon même d’entraîner, y a-t-il des spécificités que vous ne retrouvez pas dans la méthode française ?

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Source: Le Monde