Sur la rocade de Bordeaux, les contrôles routiers se font aussi avec un drone

July 28, 2023
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"C'est un outil supplémentaire pour les contrôles de sécurité routière", décrit le commandant divisionnaire Frédéric, commandant de la CRS autoroutière Aquitaine. Ce nouvel outil, c'est le drone. Pour la première fois, un contrôle a été réalisé sur la rocade bordelaise, ce vendredi après-midi, avec le concours d'un drone et d'une télépilote de la police. Il n'y a eu qu'un seul précédent par le passé, en juin 2017, mais ni l'appareil, ni le pilote n'appartenaient à la police.

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Un contrôle en trois points, ce vendredi. Le premier sur un espace vert, derrière un rideau d'arbre, en surplomb de la rocade, au niveau de l'échangeur 24. C'est là qu'est postée la brigadier-chef Cindy, formée au pilotage de drone. Elle fait décoller l'engin et le positionne en vol stationnaire à moins de 30 mètres au-dessus du sol. Mais jamais au-dessus de la rocade, question de sécurité en cas de chute de l'appareil.

Le drone ne survole pas directement la rocade pour des raisons de sécurité © Radio France - Marie Rouarch

"Là sur la descente de Bouliac, on est face à une interdiction de dépassement pour les poids-lourds, explique la télépilote, c'est vraiment une infraction qu'on constate régulièrement, je vais pouvoir voir également les distances de sécurité, les circulations sur la bande d'arrêt d'urgence, toute conduite dangereuse". Son drone dispose d'un zoom performant. Pas assez pour lire les plaques d'immatriculation, mais suffisant pour transmettre aux motards positionnés au niveau de l'échangeur 23 une description assez détaillée des véhicules en infraction. C'est le deuxième point du contrôle.

Faciliter les contrôles dans les zones "aveugles" depuis le sol

Le troisième, ce sont les policiers postés à la sortie 22, à Bouliac, qui réceptionnent les chauffeurs en infraction. Des conducteurs poids-lourds qui n'ont pas respecté l'interdiction de dépassement, pour l'essentiel. Ils se voient infliger une amende de 90 euros, qu'ils doivent régler sur place avant d'être autorisés à reprendre le volant, s'ils sont étrangers. Un chauffeur portugais intercepté s'agace : "Si j'ai fait une infraction c'est normal que je paie ! Mais au Portugal s'il y a une image, un radar, tout ça, on se fait arrêter, la police montre l'image. Donc si c'est un drone, il y doit avoir une image !". Mais la transmission des images n'est pas prévue par la procédure, en France.

Le principal atout du drone ? Il permet de mener des contrôles dans des zones accidentogènes, comme cette portion de la rocade bordelaise, dans lesquels les contrôles au sol sont délicats, par manque de visibilité, notamment. "Cet outil pourra également être utilisé dans les accidents graves de la circulation, pour avoir un plan global de la situation. Un survol de la zone d'accident permet de mieux comprendre les circonstances", souligne le commandant divisionnaire Frédéric.

Ce type de contrôle, soumis à déclaration préalable auprès de la Direction générale de l'aviation civile et à autorisation préfectorale, a vocation à être renouvelé en Gironde. Ce vendredi, six chauffeurs routiers en infraction ont été interceptés et verbalisés.

Source: France Bleu