Maïwenn, Ariane Ascaride, Isabelle Carré : comment les actrices ont réagi au retrait d'Adèle Haenel
"Je pars, je me mets en grève." Les mots, signés Adèle Haenel, résonnent dans le monde du septième art. L'actrice de 34 ans, absente des plateaux depuis trois ans, explique dans un courrier publié intégralement mardi par Télérama vouloir "politiser" son arrêt du cinéma . Après cette prise de position tranchée, dans laquelle l'actrice dénonce la " vacuité " et la "la cruauté " que "l’industrie du cinéma érige en principe de fonctionnement", le monde du cinéma réagit.
Maïwenn : "Un peu trop radical"
"Je trouve ça triste de tenir un discours si radical. Je trouve ça triste pour elle, sur le fait qu'elle voit ce monde-là par ce prisme-là. C'est un peu trop général, un peu trop radical", a réagi sur le plateau de Quotidien l'actrice et réalisatrice française Maïwenn. Maïwenn, à l'affiche avec son film "Jeanne du Barry" (avec Johnny Depp) s'était déjà illustrée en 2020 par des propos polémiques sur les militantes féministes - dont Adèle Haenel - tout en défendant Roman Polanski récompensé lors d' une tumultueuse cérémonie des César . "Après, je reconnais que c'est très courageux de prendre la parole", ajoute Maïwenn.
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Ariane Ascaride : "Elle se bat contre un monstre terrible"
La démarche de la comédienne "inspire du respect" à Ariane Ascaride. "Elle se bat contre un monstre terrible, qui est le monstre du cinéma. Le cinéma, c'est un monstre à plusieurs têtes", explique l'actrice de 68 ans dans la Grande Librairie, sur France 5. "Vous en coupez une, il y en a une autre qui repousse. C'est très très très difficile de se battre", admet Ariane Ascaride. "Ce que je ne voudrais pas, c'est qu'elle reste dans la colère, et dans la lutte. Il faut lutter, bien sûr, mais j'espère qu'elle va retrouver un peu d'apaisement. Je pense beaucoup à elle."
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Aurélia Georges : "Adèle Haenel touche mon sens de la responsabilité"
"Je trouve que c’est un texte très fort", confie au journal Le Monde la réalisatrice Aurélia Georges. La cinéaste, qui a réalisé "La Place d’une autre" en 2021 réagit à la prise de position tranchée de l'actrice. Sans donner de nom, Adèle Haenel pointe du doigt celles et ceux qui "se donnent la main pour sauver" leur "face". "Adèle Haenel touche mon sens de la responsabilité et ses déclarations profondes et intransigeantes me culpabilisent, même si je ne fais pas partie de ceux qui protègent Polanski", juge Aurélia Georges.
Isabelle Carré : "Elle devient une combattante"
Le courrier d'Adèle Haenel, "ça me touche beaucoup", décrit l'actrice et écrivaine. "Je trouve qu'il y a une forme d'aplomb, de courage, ce qui la définit beaucoup". Pour Isabelle Carré, la démarche d'Adèle Haenel fait écho au rôle (qui lui a valu le César de la meilleure actrice en 2015) dans Les Combattants de Thomas Cailley : "Elle devient une combattante", salue l'autrice, qui trouve "son parcours très singulier".
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Rima Abdul Malak : "Totalement exagéré"
Les personnalités du monde du cinéma ne sont pas les seules à réagir. La ministre de la Culture s'inscrit en faux avec Adèle Haenel sur sa vision du cinéma. "Elle dit que c'est du vide et que c'est du vent. Là quand même je trouve ça totalement exagéré, radical" , regrette Rima Abdul Malak. "Après, moi je respecte son choix, c'est une femme libre, elle a décidé d'arrêter, c'est son choix." La ministre préfère voir les évolutions et les progrès dans le septième art : "Le milieu du cinéma s'est énormément transformé ces dernières années, il y a eu des grandes prises de conscience depuis #MeToo", explique-t-elle, citant des films comme La nuit du 12 de Dominik Moll, "qui permet de parler des féminicides, des violences faites aux femmes" . Pour Rima Abdul Malak, "cela montre bien que le cinéma ce n'est pas du vide, que le cinéma permet aussi de mener ces combats-là."
Source: France Inter